mardi 2 décembre 2014

un exemple de peuple premier : les jarawa sur les îles Andaman (est de l'Inde)

Sur l'Archipel des Andaman, archipel situé à 1000km des côtes indiennes des agences de tourisme peu scrupuleuses organisent avec l'aide de policiers corrompus des safaris humains dans la réserve de la tribu des Jarawa, qui a eu son premier contact avec le monde 1998. Une vidéo tournée par un journaliste britannique jette une lumière crue sur ces pratiques dénoncées par l'ONG Survival.



lire l'article en anglais:  http://www.theguardian.com/world/2012/jan/14/andaman-jarawa-india-human-safari

Un des derniers paradis avec ses plages immaculées et ses eaux transparentes. Longtemps les îles Andaman sont restées fermées, place stratégique pour l'armée indienne à quelques encablures de la Birmanie.


Depuis une quinzaine d'années seulement, elles s'ouvrent doucement au tourisme. Ils viennent découvrir leur beauté exceptionnelle, mais pas seulement. Les Andaman abritent une curiosité unique au monde : des tribus vieilles de 65 000 ans, restées à l'abri du reste du monde jusqu'à il y a une cinquantaine d'années. Aujourd'hui, les survivants des tribus Jarawas,  Sentinelles, Grands Andamanais, sont censés être protégés par des réserves.

Une vidéo montrant des femmes issues d'une tribu primitive protégée en train de danser pour des touristes en échange de nourriture sur les îles Andaman, en Inde, a provoqué une grande émotion et déclenché l'ouverture d'une enquête.
C'est le journal britannique The Guardian qui rapporte cette vidéo. On y voit des jeunes femmes de la tribu Jarawa, certaines nues, forcées par un policier d'exécuter des danses devant des touristes en échange de nourriture.

Pour ce spectacle, le policier aurait même reçu 240 euros. Tous les jours, cette tribu reçoit la visite de centaines de touristes qui effectuent des "safaris humains". La vidéo fait aujourd'hui scandale en Inde. Le ministre indien des Affaires tribales, Kishore Chandra Deo, a promis de prendre des mesures après l'incident, qu'il a qualifié mercredi de "dégoûtant". "C'est déplorable. On ne peut pas traiter des êtres humains comme des bêtes de foire pour se faire de l'argent. Je désapprouve totalement ce genre de tourisme et nous allons l'interdire", a-t-il encore déclaré à l'agence Press Trust of India. La police des îles Andaman a de son côté jugé que c'était un "vieil" enregistrement. "La vidéo semble vieille de six ou sept ans, lorsque les Jarawa ne s'habillaient pas. Aujourd'hui, ils s'habillent en public", a relevé le directeur général de la police. En juin l'an dernier, Survival International avait accusé huit agences de voyage indiennes d'organiser des "safaris humains" pour que les touristes puissent photographier les Jarawa.



Tourisme. Une ONG dénonce les ignobles safaris humains (source : http://www.consoglobe.com/tourisme-une-ong-denonce-les-ignobles-safaris-humains-cg )
Les scandaleux et dégradants zoos humains de notre Histoire n’appartiennent pas qu’au passé. Aujourd’hui encore, des tour-opérateurs proposent des safaris humains sur les îles d’Andaman, dans le Golfe du Bengale au sud de la Birmanie.
Tourisme. Une ONG dénonce les ignobles safaris humains

C’est une vidéo publiée par The Guardian qui a attiré notre attention et qui dénonce des pratiques qui ne méritent que notre mépris. Notre carton rouge (écarlate) va cette fois-ci aux tour-opérateurs qui vendent des safaris humains dans les îles indiennes d’Andaman.

Dégradants safaris humains, les autorités savent

Ce n’est pas la première fois qu’un tel scandale éclate. Survival International, une ONG qui agit dans le monde entier pour les droits des peuples indigènes avait déjà dénoncé les menaces qui pèsent sur la tribu des Jarawa. La tribu compte 403 membres. Ces hommes, femmes et enfants vivent en dehors de notre société et pourtant à la frontière de lieux hautement touristiques de la baie du Bengale. Ce sont des gens qui font confiance et c’est leur innocence qui les rend vulnérables.

Les Jarawa, peuple menacé depuis 40 ans


Photo : agence-presse.net
Le peuple est menacé depuis 1970, date à laquelle a été construite une route traversant son territoire. La construction a d’abord signé l’invasion des braconniers, qui se sont mis à piller le gibier dont la tribu dépend.
Depuis, ce sont d’autres dangers qui planent sur la tête des Jarawa. Des agences de voyages indiennes, sans aucun scrupule, proposent des circuits touristiques au coeur de la tribu. Or, le simple fait d’être en contact avec des personnes de l’extérieur peut exposer les Jarawa à des maladies contre lesquelles ils ne sont pas immunisés. La tribu voisine des Bo s’est éteinte en 2010 après la mort de la dernière survivante, Boa Sr, une dame âgée d’environ 85 ans. Les Jarawa risquent fort de subir le même sort…
Malgré les interdictions, les touristes cherchent régulièrement les contacts avec la tribu. D’ailleurs, un luxueux complexe touristique a été construit tout près de la réserve par la compagnie de voyages indienne Barefoot, exposant la tribu à davantage de contacts avec le monde extérieur.

Les autorités ferment les yeux sur les safaris humains

Les safaris humains sur les îles d’Andaman sont monnaie courante si on en croit les files de véhicules empruntant les routes (illégales) vers la réserve de la tribu.
Dans la vidéo publiée il y a quelques jours sur le site de The Guardian, c’est le spectacle de l’horreur. Des touristes qui jettent par les fenêtres de leur car des bananes et des biscuits, comme ils le feraient dans un zoo. Indécent, honteux, dégoutant…
Dans la vidéo, on peut voir un groupe de femmes Jarawa dansant devant les caméras des touristes, à la demande d’un officier de police ! La police qui est censée protéger ces tribus compte de toute évidence dans ses effectifs des brebis galeuses : des policiers sans aucune morale permettent et même entretiennent ces pratiques écoeurantes de spectacle de bêtes de foire, contre quelques roupies.
Stephen Corry, directeur de Survival International, de déclarer : « Cet enregistrement apporte la preuve concrète que ces safaris humains continuent encore aujourd’hui. Et s’ils ont encore lieu, c’est uniquement à cause de la route ‘Andaman Trunk Road’ qui traverse la réserve des Jarawa. Dix ans après l’ordre de la Cour Suprême de fermer cette route, il est scandaleux que l’administration andamane ne l’ait pas encore fermée. Le gouvernement pourrait mettre un terme à ces safaris aujourd’hui en fermant définitivement la route.[…] Cette histoire scandaleuse exhale les relents racistes et dégradants de l’ère coloniale et de ses « zoos humains » qui appartiennent à un passé révolu. Tout porte à croire que le comportement de certains individus à l’égard des peuples indigènes n’a pas changé d’un iota. Les Jarawa ne sont pas des bêtes de foire qu’on peut contraindre à faire des pitreries pour des touristes en mal d’exotisme. »
Survival International appelle les touristes à boycotter la route. L’ONG a également écrit aux 8 agences de voyages proposant le circuit, les exhortant d’arrêter de pratiquer ce tourisme de la honte.

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